lundi 30 juillet 2012

Et après ? Les conséquences écologiques.

Année 2020, nous avons basculé dans la nouvelle ère, le revenu de base a été instauré.

Le monde est toujours en crise, l’économie n’est pas stabilisée, mais au moins la paix sociale est devenue réalité. Chacun reçoit une prestation monétaire inconditionnelle, suffisante pour couvrir ses besoins vitaux : logement, nourriture, vêtements.

Ces dernières années, la croissance de l’économie a causé des ravages. Les constats alarmants se succèdent : pollution, montée des eaux, réchauffement climatique, épuisement des ressources, coma circulatoire. Pourtant, les économistes nous ont affirmé que le revenu de base permettrait d’enclencher une récession heureuse, qu’il serait possible de consommer moins, tout en conservant notre niveau de vie.

Irina travaille à 20 kilomètres de chez elle. En plus de son revenu de base, 600 euros, elle gagne 600 euros de salaire. Son travail lui plaît, mais en faisant ses comptes, elle se dit qu’elle pourrait changer d’activité. Irina se pose des questions. Elle ne mesure pas les conséquences écologiques qui pourraient en découler.

- Bon, donc, où en étais je ? Oui, j’ai un revenu assuré de 600, plus 600 grâce à mon travail. OK. Mais combien me coûte ce travail ? La voiture ? Entre le carburant, l’assurance, l’achat, l’entretien, facilement 300 euros. Ensuite, la garde des enfants, 10 euros par jour quand je travaille, donc 200 euros. Puis quelques vêtements que j’achète pour travailler, bof, disons 50 euros par mois. Ca fait... Comment ? Déjà 550 euros, donc je ne gagne que 50 euros par mon travail !

Après cette prise de conscience, Irina se dit qu’elle travaille pour le plaisir. Mais elle aimerait aussi profiter de ses enfants, prendre du temps pour elle, et s’investir dans un nouveau projet, même si c’est du bénévolat. Elle décide donc de quitter son emploi rémunéré.

Elle pense déjà au jour où elle emmènera elle même ses enfants à l’école, qu’elle pourra participer aux activités, et à la fête de l’école. Lorsqu’ils seront malades, elle sera là. Et puis, elle aura le temps de se consacrer à sa passion, la peinture. Et si elle doit prendre des cours, ils seront gratuits, parce qu’elle même donnera des cours de tennis en échange.

Après coup, Irina se rend compte qu’elle aura encore moins de frais :
- Je peux aussi me passer des services de ma femme de ménage. Je vais prendre plus de temps pour cuisiner, c’est plus sain et moins cher. Et ces aspirines et vitamines, je n’en aurais plus besoin. Fini les jours d’arrêt maladie non rémunérés. Nous partirons en vacances hors saison, et au cinéma aux horaires du tarif réduit.

Ainsi, sans avoir de conscience planétaire, Irina fait le choix de privilégier la marche à pied et le vélo pour se déplacer. Elle n’est pas pour autant limitée dans ses déplacements, car en cas de besoin, elle peut emprunter les transports en commun, moins énergivores, bien que moins rapides. Ca tombe bien, du temps elle en a.

Par son attitude, Irina contribue à la suppression d’emplois devenus inutiles. Sa décision a pour conséquence une moindre nécessité en routes, voitures et énergie. Elle participe à la mise en place d’un système économique épuré, optimisé.

Le gouvernement pourra décider par la suite, pour palier au manque de main d’oeuvre, de réduire le montant du revenu de base, et simultanément de relever le montant minimal des salaires. Alors, Irina réévaluera sa situation, et décidera d’accepter ou non, un emploi rémunéré.

C’était donc cela le raisonnement de ces économistes. Ajuster les montants d’un revenu de base et d’un revenu du travail, pour inciter chacun à ne s’astreindre qu’en fonction des besoins du système économique, avec des conséquences favorables pour la planète.

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