lundi 3 juin 2013

Trocopoly


Monopoly sans banque


Jouer au Monopoly sans banque, c’est possible ! Vous savez, au début de ce jeu, il faut distribuer aux joueurs une certaine somme d’argent, qui vient de la banque. Et souvent, tous les joueurs se trouvent à court de liquidité et s’accordent pour en réclamer plus encore. Voici la solution pour se passer de monnaie bancaire.

Le principe repose sur un mécanisme de créances entre les joueurs. Plutôt que de devoir passer par un tiers de confiance pour garantir un paiement, autant se restreindre aux seuls réels acteurs de l’économie, les individus. Ainsi, ce sont les joueurs eux mêmes qui se font crédit, en gageant ce qu’il possède déjà.

Lorsqu’un joueur hypothèque une propriété, il émet une créance pour la même somme, qu’il peut donner à un autre joueur. En faisant cela, le joueur fragmente son capital en petites unités et peut le transmettre selon ses besoins pour procéder à des échanges justes.
  
Cette variante est avant tout pédagogique. Elle permet de montrer que jouer au Monopoly en système ouvert, avec une banque, n’est pas obligatoire. Les changements ne dénaturent pas l’essence du jeu, c’est à dire de ruiner tous les autres joueurs. Ainsi, il est possible de jouer en système fermé, uniquement entre les joueurs, sans apport d’une valeur monétaire externe.


Ce qui change


- Comme dans notre monde réel, à notre naissance, tout appartient déjà à quelqu’un. Procédons donc ainsi et distribuons toutes les propriétés au hasard entre tous les joueurs. Cette phase est comparable à l’héritage, avec son caractère inéquitable.

- Comme dans la vie réelle, les joueurs doivent échanger des services : loyers, gaz, électricité, transports. Pour procéder à ces échanges, les joueurs ont besoin de fragmenter leur capital pour obtenir de plus petites unités de compte. Ainsi, chaque joueur à la possibilité d’hypothéquer une de ses propriétés, en retournant la carte correspondante, puis en contrepartie il émet des titres de créances d’un montant équivalent.

Les titres de créances (anomymes) sont matérialisés par des billets de Monopoly classiques. Par la suite, le joueur peut, s’il estime détenir trop de créances, supprimer des hypothèques sur ses propriétés et donc détruire (ranger dans la boite) les titres de créances correspondants. Les hypothèques n’enlèvent pas le droit à percevoir les loyers, ni de construire des maisons.

-  Comme dans la vie réelle, les maisons sont construites grâce au travail. Elles ne sont donc pas acquises auprès d’une banque mais auprès des autres joueurs. La somme peut être répartie équitablement, ou si l’acheteur le souhaite, transférée à un joueur tiré au sort. Les maisons acquises peuvent être revendues aux enchères aux autres joueurs en cas de menace de faillite. (cf variante)

- Lorsqu’un joueur tombe sur une de ses propres propriétés, il peut proposer un échange à un autre joueur, ou un achat, pour compléter son groupe de couleur. Si la négociation échoue, il peut déclencher une mise aux enchères du titre convoité.

- Une taxe de 10% est due sur le montant total des créances détenues par le joueur, lorsque celui ci tombe sur la case «impôt sur le revenu» ou «taxe de luxe».  

- Toutes taxes et impôts sont déposés, non pas à la banque, mais au centre du plateau de jeu. Le joueur qui tombe sur la case «parc gratuit» ou la case «départ» ramasse le tout.

- Un joueur tiré au sort se substitue à la banque lorsqu’une carte indique un versement en provenance de la banque.

- La banque n’existe pas, donc elle ne verse rien lorsqu’un joueur passe ou s’arrête sur la case départ.


Ce qui ne change pas


- Un joueur qui ne peut pas payer un loyer fait faillite. Toutes ses propriétés, déjà hypothéquées ou pas, reviennent au joueur qui a déclenché la faillite.

- Lorsqu’un joueur possède tous les terrains d’un groupe de couleur, il peut acheter des maisons en les répartissant uniformément (même sur les terrains hypothéqués).

- Un joueur qui fait un double rejoue, si il refait un double, il va en prison.

- Le jeu se termine lorsqu’il n’en reste qu’un.


Variante


La construction de maisons a pour conséquence d’augmenter la capital disponible des joueurs, de sorte qu’il devient possible de s’échanger ou de se vendre des maisons. Cela revient à une création d’une quasi-monnaie, qui abreuve les joueurs en liquidités.

Pour raccourcir le temps de jeu, il est suggéré d’interdire la revente de maisons. Ainsi un joueur à court de liquidité doit vendre un terrain aux enchères, sans tenir compte des maisons qui y sont attachées. Celles ci sont considérées comme des squats insalubres qu’il faut détruire, donc elles sont replacées dans la boite.



Les conséquences


Bien que la première étape soit absente (acquisition des terrains en tombant dessus), le jeu peut être plus long si la revente de maison est tolérée.

A l’usage, le mécanisme de créance est plus compliqué à gérer qu’une création monétaire ex-nihilo. Il oblige chaque joueur à estimer les propriétés qu’il possède et les créances qu’il a émises.

Cette simulation amène à se poser des questions sur la nature de la monnaie et sur la légitimité du système bancaire.

Le Monopoly est un jeu suffisamment proche de la réalité pour que les comparaisons soient naturelles avec notre vie de tous les jours.

Pour bien comprendre les rouages, il est nécessaire de pratiquer. Je recherche des candidats pour expérimenter cette nouvelle variante. Testons la monnaie du futur, sans les banques !

Pour rappel


Il existe de nombreuses variantes de jeu de Monopoly. Sans parler des règles maison, où chacun décide selon son humeur (cf fausses règles) jusqu’aux variantes publiées comme l’anti-monopoly.

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